Vers un final incroyablement engagé pour rejoindre Saint-Quay-Portrieux
Décidément, cette première transat Route des Terre-Neuvas est fidèle à la réputation de l’Atlantique Nord : rugueux, sportif, physique et tactique, tant les dépressions s’y pressent d’Ouest en Est. Tandis que l’équipage du Rire Médecin-Lamotte glisse vers l’archipel des Açores et s’apprête à rentrer dans son bel anticyclone, plus haut, les 9 Ocean Fifty continuent de dévaler la pente à belle vitesse… et se rapprochent de la baie de Saint-Brieuc.
Deux groupes concourent pour le classement général final de cette folle épopée en équipage : celui de Primonial, Viabilis Océans, Koesio, Solidaires En Peloton et Realites, et 240 milles derrière Mon Bonnet Rose, Upwind by MerConcept, Inter Invest et Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance. Les arrivées pour tous ? De mercredi soir 21 août à jeudi 22 août dans la journée, sur une ligne mouillée devant la baie de Saint-Brieuc !
Concernant le groupe de tête, Thibaut Vauchel-Camus explique parfaitement ce qu’il se passe dans un message vocal reçu du bord ce mardi à 14h : « L’enjeu est d’aller chercher un point d’empannage en avant d’une dépression et de finir sur un long et dernier bord tribord assez velu. On veut voir si notre position un peu décalée, peut nous permettre de taquiner le podium. A nous de jouer ce placement car tout le monde va vite. On a eu un moment assez dur avec un beau planté, une bâche aérodynamique a complètement explosé et détendu le filet. Nous avons passé 30 mn à bricoler et vu nos copains partir. La fin s’annonce sport avec un flux d’au moins 25 nœuds avec de la mer, donc on va devoir y aller à fond, ça va être engagé. » Erwan Le Roux annonçait ce matin un souci d’amure de gennaker « On a pris un peu de retard. Réponse en Manche quant à notre écart important en latéral avec Primonial ».
Grosse bagarre entre Mon Bonnet Rose et le bateau 100% féminin Upwind by MerConcept !
Francesca Clapcich, skipper d’Upwind by MerConcept raconte tout le match qui se joue en ce moment à moins de 150 milles de la tête de flotte « Nous sommes à 950 milles de l’arrivée dans une belle brise d’ouest entre 16 et 19 nœuds. Cela devrait augmenter toute la journée et la nuit aussi. Nous devons gérer les voiles car en ce moment, nous avons toutes les voiles dehors, et nous avons effectué deux empannages. Nous voyons Mon Bonnet Rose, c’est super sympa. Cela nous donne envie de tout donner pour rester en contact, jouer jusqu’à la ligne d’arrivée. On veut vraiment mettre le moins de distance possible avec nos concurrents. »
Embruns du large
Robin Follin, Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance : « Des conditions de navigation magnifiques »
« La nuit a été incroyable, ça a déboulé depuis la tombée de la nuit, on est entre 22 et 28 nœud de vitesse, sur une longue houle très agréable. Nous sommes en avant du front, c’est plutôt une bonne nouvelle. La pleine lune était incroyable, on a un soleil de fou, franchement, c’est magnifique ! »
Laurent Bourguès, Mon Bonnet Rose : « Nous sommes à la bagarre avec les filles, c’est super ! »
« Nous avons fait un planté avec le bateau, nous avons donc réduit la voilure et nous nous remettons de nos émotions. Nous sommes à la bagarre avec les filles ! On les voit sous notre vent, elles sont à 4 milles, on a discuté avec elles à la VHF ! On est hyper content de cette bataille au milieu de la flotte, c’est super motivant. Nous nous sommes bagarrés dans une dorsale, c’est le jeu de la course au large et de la météo ! On joue en division 2, on est à notre place. On s’accroche pour une ETA jeudi matin tôt entre 6h et 8h. On va avoir du vent soutenu jusqu’à l’arrivée. Un petit mot pour Luke et son équipage sur Le Rire Médecin-Lamotte : nous sommes vraiment déçus pour eux, on les soutient moralement ».
Aymeric Chappellier, Realites : « Ne rien lâcher »
« On a empanné, on se retrouve en tribord amures et on attaque la dernière descente vers Saint-Quay-Portrieux. On a empanné peut-être un peu tôt ? Nous verrons bien sur la fin. On ne va rien lâcher jusqu’au bout, même si les camarades ont un peu de d’avance.»