Dans cette grande cavalcade qui suit le sillage des Terre-Neuvas partie vendredi 16 août de Saint-Pierre et Miquelon, il y a eu du grabuge. Cette nuit, l’équipage de Luke Berry (Le Rire Médecin – Lamotte) a constaté une voie d’eau et fait route vers l’archipel des Açores pour solutionner le problème. Peu d’infos pour le moment, rien de plus normal, quand on sait qu’une équipe au beau milieu de l’Atlantique Nord, doit gérer son trimaran et ses hommes. Pendant ce temps, ça cavale sec. Ça envoie du bois, comme on dit dans le jargon de la course au large. Quatre équipages ont pris la poudre d’escampette, ont mis le clignotant vers la Bretagne, à plus de 50 km à l’heure : Koesio, Primonial, Viabilis Océans et Solidaires en Peloton déboîtent à plus de 25 nœuds. Diantre !
Il est loin le temps des terre-neuviers qui revenaient les cales pleines à l’automne, heureux de donner à manger à la France, mais qui mettaient plus de 20 jours à parcourir les 2 000 milles des Grands Bancs jusqu’à la baie de Saint-Brieuc. Ce jour, après 48 heures compliquées dans une zone peu ventée et orageuse, la flotte des Ocean Fifty avance vite. Vite vers l’objectif : celui d’arriver à Saint-Quay Portrieux jeudi matin prochain. « Les routages font arriver les trimarans dans quatre jours. A partir d’aujourd’hui, ce sera de la glisse à fond et de la gestion physique. Car il falloir sacrément s’organiser pour tenir le rythme ! » explique François Séruzier, le directeur de course de la Route des Terre-Neuvas.
Un peu d’embruns
Matthieu Perraut, skipper d’Inter Invest
« 3ème jour de course à bord d’Inter Invest et ça déboule sous le soleil et sous la casquette surtout ! On a pris un peu de retard avec la gestion d’un phénomène où ça ne s’est pas passé comme prévu mais tout va bien à bord. On est attentif à tout ce qu’il se passe sur l’Atlantique en plus des réglages et des manœuvres. On dépense un peu de jus de cerveau dans tout ça.
On est venu avec des carnets de notes vierges et on les remplit de pleins d’apprentissages ! C’est coool ! On a une très grosse pensée pour Luke (Berry), Erwan (Le Draoulec), Antoine (Joubert) et Pierre (Bouras – mediaman), on espère qu’ils vont bien et qu’ils vont réussir à gérer la suite… »
Thibaut Vauchel-Camus, Solidaires En Peloton
« Je ne suis pas très en forme, à l’époque on nous jetait par-dessus bord ! Le jeu de l’investissement d’une position valait le coup. On est parti à 90° de la route et payer cher, mais cela va finir par passer. La mer était très croisée hier, on s’est retrouvé avec une mer dégueulasse de face, mais ça y’est, on commence à prendre nos marques. On est parti pour 4 jours de portant. On a un problème de réception de fichiers météo, cela ne nous facilite pas l’affaire »
Fabrice Cahierc, Realites
« Sur Realites c’est la vie d’un chien mouillé en ce moment, on est un peu sous l’eau dans une mer difficile et grosse, à 130° du vent, ça avance bien direction le Nord Est pour essayer de trouver le petit trou de souris avant de se faire grapiller par l’anticyclone et la dorsale donc on essaie d’aller le plus rapidement possible. Y a un petit groupe de 4 bateaux, 45 milles devant nous, c’est la course poursuite donc on essaie de cravacher pour ne pas se faire larguer. Voilà l’ambiance du bord. Un peu plus de sommeil et de sec feraient pas de mal mais ça va aller ! A plus tard !»
Baptiste Hulin, Viabilis Océans
« On est super content de ce départ de Saint-Pierre et Miquelon. C’était cool de partir en tête dès le départ. Après on a eu une première partie de nuit pas facile avec pas mal de vent mou à cause de cette dorsale. On a viré et fait ensuite un peu de sud ? Nous nous sommes retrouvés dans ce centre dépressionnaire qui génère de la pluie et des orages. C’était une situation assez loufoque : on s’est tous retrouvés au même endroit sans vent. Nous avons réussi hier à partir en premier dans du vent portant. On déboule désormais à plus de 22 nœuds de moyenne. Koesio et Solidaires En Peloton sont devant, et c’est parti pour de longues cavalcades !«
