Alors que la quasi-totalité des Ocean Fifty (Inter Invest est attendu demain lundi 12 août) est amarré dans le port de Saint-Pierre, l’heure est à la découverte du territoire et des habitants. Ce dimanche, une partie des navigatrices et des navigateurs a pris le ferry pour rejoindre Miquelon, petit bourg aux maisons colorées de 600 habitants ultra-accueillants. Au programme : petit-déjeuner à la mairie, repas au Festival des Fruits de Mer organisé par l’association sportive miquelonnaise et rando dans la forêt boréale, les marais et les tourbières. Un gros plein de nature et de partage, idéal pour recharger les batteries après un convoyage de 10 jours énergivore !
Il y a le « caillou » de Saint-Pierre qui compte 6 000 habitants, et il y aussi Miquelon-Langlade, deux îles reliées par un isthme, qui représentent 90% de la surface de l’archipel mais seulement 600 habitants. Autant dire qu’ici, la nature est reine. Les phoques s’en donnent à cœur joie, les chevaux s’ébrouent en liberté, les sentiers de randonnée jalonnent les points de vue, tantôt couverts de brume, tantôt ensoleillés. Un terrain de jeu unique et rarement aussi préservé que les marins ont découverts avec enthousiasme.
Miquelon et les assauts de la mer
Menacé par les tempêtes de plus en fréquentes et la disparition de la glace en hiver qui fait « barrage » contre la montée des eaux, le village de Miquelon fait face au défi du changement climatique. Franck Detcheverry, 40 ans, le Maire de Miquelon, recevait ce matin les navigants en Ocean Fifty et expliquait la situation : « Nous pensons, plutôt que d’essayer de lutter contre les éléments indéfiniment et de dépenser beaucoup d’argent public sur le sujet, que la relocalisation, le déplacement des populations est la solution pérenne pour que les personnes puissent vivre sur leur territoire de façon sécuritaire. Le déménagement n’a pas encore commencé en tant que tel, les étapes de concertation de la population ont eu lieu et les gens l’ont intégré dans leur majorité. Ils devraient commencer à déménager dès l’an prochain. » Des échanges intéressants et riches en enseignements qui ont perduré jusqu’à rejoindre le banquet du Festival des Fruits de Mer. Car ici, dans l’archipel, la vie associative a toute son importance. Chaque année depuis près de 40 ans, les Miquelonnais cuisinent les produits de la mer (crabe des neiges, homard, noix de Saint-Jacques) et les partagent avec tous les habitants. Du bonheur pour le palais des équipages et une chance de mieux connaître la vie sur ce petit bout de France !
Entre la préparation à la compétition et le programme dense à Saint-Pierre
Les 10 Ocean Fifty s’élanceront sur la Route des Terre-Neuvas vendredi 16 août à 12h30. D’ici là, les bateaux doivent être préparés en mode « course » (réparations éventuelles, voiles de course à mettre en place, nettoyage, contrôles et vérifications) et les marins se requinquer après les 10 à 12 jours de convoyage peu confortables. Dans le même temps, les festivités battent leur plein sur cet évènement que tous les habitants attendent depuis longtemps : concerts chaque soir au Café de la Route, visite du musée Héritage et de l’île aux Marins, prologue le 14 août avec des invités à bord pour une boucle entre le caillou de Saint-Pierre et l’île de Miquelon !
Les mots des marins
Elodie-Jane Mettraux, Upwind by MerConcept
« L’arrivée du convoyage était déjà très belle et aujourd’hui c’était chouette d’arriver en ferry à Miquelon. Nous avons rencontré les habitants de Miquelon et la végétation superbe, tourbeuse avec un début de forêt boréale. Je serais bien restée ici en vacances. Tout est très préservé, on sent une énergie de la terre, c’est un bel endroit pour se ressourcer. »
Baptiste Hulin, Viabilis Océans
« Après 9 jours de traversée en mer, c’est toujours agréable de fouler la nature. Les paysages ici sont merveilleux. Nous avons passé une belle journée à Miquelon. C’est le bout du monde, il y a des paysages de dingues. La fête à laquelle nous avons participés, nous a permis de découvrir les plats de crustacés délicieux, préparés par les habitants et d’échanger avec eux. C’est incroyable de se dire que nous sommes en France ici. »
Fabrice Cahierc, Realites
« Je ne m’attendais pas à ce genre de paysages sauvages et à des habitants tellement solidaires toutes générations confondues. Cela me touche particulièrement, je trouve que c’est finalement ce qu’il y a de plus important. Déjà, après le convoyage, nous sommes arrivés à Saint-Pierre au petit matin avec des lumières incroyables. C’est une belle découverte ! »