Des hôtels à Saint-Pierre, il n’y en a pas pléthore. Alors pour loger les marins et toute l’organisation de la Route des Terre-Neuvas, c’est chez les habitants que cela se passe ! 38 familles accueillent près de 70 personnes dans leur maison. Rien de mieux pour découvrir à fond les secrets de l’archipel, la vie quotidienne sur ce territoire français niché près des côtes canadiennes. Amoureux fous de leurs îles, les Saint-Pierrais ont ce sens de l’accueil cher aux gens de mer.
« C’est la première fois que j’héberge deux marins chez moi. Mes filles sont parties de la maison alors j’ai deux chambres libres. C’est vraiment chouette, un attachement s’est créé, ils sont un peu comme mes fils » raconte Céline Lemoine, dont la grande maison se trouve dans le quartier de l’aéroport. Les « fistons » adoptifs en question sont Antoine Joubert et Erwan Le Draoulec de l’équipage Le Rire Médecin – Lamotte. « Je me sens vraiment comme à la maison, Céline fait tout pour nous rendre la vie agréable, c’est assez exceptionnel de vivre ça. Clairement, c’est comme une deuxième famille » confie Antoine, qui pour autant ne range pas sa chambre et ne fait pas son lit. Comme à la maison, on vous dit !
François habite dans le centre du bourg. Une petite maison bleue avec une terrasse face à l’église. « A Saint-Pierre, la vie est tournée vers les autres. Il existe une multitude d’associations, on invite ceux qui sont seuls à Noël, donc héberger des marins, c’est tout naturel pour nous » explique François qui vit en co-location. Chez lui, Aladin Montel a sa chambre. Et son co-équipier Grégoire Potot s’invite de temps en temps au petit-déj. « Cela nous change des hôtels aseptisés. L’appartement où je suis accueilli est dingue, super beau. C’est du 4 étoiles ! » lance Greg. « Après les 8 jours de convoyage vent dans le nez, particulièrement inconfortables, cela fait du bien de se poser dans une maison accueillante. En plus, ils sont venus nous chercher au port, à peine le bateau amarré au ponton » poursuit Aladin.
Les familles d’accueil se prennent au jeu de la compétition et ont carrément adopté les trimarans et leurs équipages. Sur le ponton, certains parlent de « leur » bateau : « Ton bateau est amarré à côté du mien » lançait un Saint-Pierrais ce matin. Autant dire qu’à l’appareillage des 10 Ocean Fifty vendredi 16 août au matin, il y aura du monde sur les quais, et dès le top départ, de nombreux « clics » sur la cartographie. Les habitants de Saint-Pierre sont les meilleurs supporters !